De plus en plus, les études tendent à le prouver.

Les animaux éprouvent des sentiments et peuvent penser autant que les humains.

Ce qui les distingue, c’est essentiellement le langage. Si les animaux peuvent traduire en image les affects, leurs souvenirs et leurs pensées, les humains ont, par ailleurs, accès au langage.

Le langage donne la possibilité aux humains de nommer les choses, de décrire leurs expériences, de mentaliser et de fantasmer.

Qu’est ce que cela change ? Peut-être rien, fondamentalement, quant à la possibilité de ressentir, d’éprouver, d’entrer en relation. Mais aussi, tout, puisque le langage ouvre la voie à la rationalisation, à l’intellectualisation et à l’imagination.

L’humain peut ainsi prendre conscience de sa propre existence et de sa mort irrémédiable, il peut craindre l’avenir et espérer le meilleur. Il peut créer ses rêves et, parfois, les réaliser.

Alors, si l’humain peut créer et inventer il peut aussi appréhender, fantasmer et désirer ce qui amène la naissance d’émotions que l’animal n’éprouve pas comme l’envie, la jalousie, la culpabilité, le regret et, le désir de tuer, de posséder et de dominer.

Contrairement à l’homme, l’animal tue pour manger, pour jouer ou pour se défendre, il peut vouloir posséder ce que l’autre possède mais sans idées de vengeance ni méchanceté, il peut être triste de ne pas avoir l’amour ou l’attention, mais il ne fomente pas de plan pour blesser l’autre ou lui faire du mal.

L’animal peut avoir une très bonne mémoire, mais il vit essentiellement dans le moment présent.

L’animal n’a jamais d’intentionnalité mauvaise mais son amour est inconditionnel, pur, sans limite et sans attente.

L’animal meilleur ou pire que l’homme ? L’animal inférieur ou supérieur à l’homme ?

Peut être sommes nous juste différents et infiniment semblables, faits pour nous compléter et nous entraider. Mais l’homme en a décidé autrement et au lieu de coopérer et d’apprendre de l’autre, il a plutôt décidé d’exploiter, d’utiliser et d’opprimer.

L’homme peut être sage mais aussi tout à fait idiot. Ce qui a fait sa force risque d’être aussi à l’origine de sa perte. L’humain se comporte avec les animaux et les ressources de sa planète Terre, de la même manière qu’il le fait avec ses semblables.

Il voit dans l’autre un rival qui lui prendra ses biens inutilement accumulés puisqu’il en a plus que ce dont il a besoin. Au lieu de partager, il « défend âprement son territoire » et exploite encore davantage de ressources pour créer des armes qui finiront par le détruire si la nature ne s’en charge pas elle-même à force d’être malmenée.

Mais l’homme qui refuse sa finitude ultime ne songe pourtant pas à demain puisqu’il sait bien qu’il ne sera plus là. Que lui importe le sort de ses enfants alors qu’il ne pense qu’à son propre plaisir immédiat mais, contrairement à l’animal, sans même avoir l’intelligence de profiter du moment présent.

 

Francine Guimond